« On respire », « On peut enfin respirer », « on revit ». Les mêmes mots de soulagement reviennent comme un refrain jovial, souvent accompagné d’un sourire. Avec, toujours, ce pronom indéfini : ce « un » synonyme d’une société qui a traversé une longue épreuve commune. Comme après une interminable apnée qui a duré plus d’un an, les poumons peuvent à nouveau se gonfler plus légèrement avec la fin de l’obligation de porter le masque à l’extérieur, qui a débuté jeudi 17 juin.
Le port du masque dans les grandes villes françaises avait été imposé au cours du mois Août 2020, la décision et le champ d’application étant laissés à l’appréciation des maires et des préfets. Ainsi, après des mois d’efforts quotidiens, les visages des Français croisés jeudi à Paris et Toulouse transpirent de joie et affichent un sentiment de liberté retrouvé depuis les annonces du Premier ministre la veille. Si les scientifiques invitent à continuer à respecter les gestes barrières élémentaires comme le lavage des mains ou la distanciation sociale, ils s’accordent sur le fait que le port du masque en extérieur ne présente « pas grand intérêt » pour lutter efficacement contre le virus, selon l’épidémiologiste Antoine Flahault.
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Si les masques n’ont pas totalement disparu dans les rues de la capitale, de plus en plus de personnes les portent à la main, au poignet, voire abaissées sur le menton. A peine sortie de son train en provenance de Lyon, Marie-Françoise, 78 ans, masque pendu au coude, doit retrouver son petit-fils sur le parvis de la gare de Lyon. Elle s’impatiente, mais l’idée de « Revivre normalement » la rend heureuse. « Il n’y a pas à dire, c’est agréable d’avoir le nez en l’air ! On étouffait avec ces masques, même si on avait fini par s’y habituer car ça nous rassurait. » Son petit-fils, Andy, l’ayant rejoint entre-temps, se réjouit à l’idée « Pour mieux parler, se rencontrer, flirter, bref, retrouver une socialisation après une année compliquée ».
Rouge à lèvres
A quelques kilomètres de là, Heïdi, une Française d’origine norvégienne, doit rejoindre une amie à la terrasse d’un restaurant sur les hauteurs du quartier de Belleville, dans le 20e arrondissement de Paris. Le quadragénaire lui a apporté « Le plus beau cadeau pour célébrer ce jour de liberté retrouvée » : du rouge à lèvres. « On n’a pas pu le porter depuis des mois, donc c’est un joli symbole », glisse-t-elle.
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