Valérie Pécresse, la présidente de la région Ile-de-France dénonce « un naufrage industriel » tandis que le constructeur Alstom évoque des contraintes techniques.
Les Franciliens qui empruntent les lignes D et E très fréquentées du RER devront encore patienter avant de pouvoir embarquer dans les nouveaux trains. Ces derniers commandés à Alstom début 2017, qui devaient initialement être livrés mi-2021, arriveront finalement mi-2023 selon un audit réalisé par SNCF Voyageurs, qui exploite ces deux lignes.
De quoi provoquer la colère de la région Ile-de-France et de sa présidente Valérie Pécresse qui dénonce un « naufrage industriel » selon Les échos dans un courrier adressé à la fois aux PDG de l’industriel et de la SNCF.
Un contrat de 3,7 milliards d’euros pour Alstom
« L’audit réalisé cet été par SNCF Voyageurs a révélé des retards répétés, principalement dus à des défauts d’organisation liés à un manque manifeste de maîtrise du processus industriel, inconcevable de la part d’un leader mondial du secteur. est totalement inacceptable même si Ile-de-France Mobilités est l’un de vos plus gros clients mondiaux […]. Ce naufrage industriel compromet gravement l’amélioration du service attendue par les millions de voyageurs utilisant ces lignes au quotidien et j’exige que vous mobilisiez à vos frais tous les moyens nécessaires pour y remédier », écrit celui qui est également candidat. dans la candidature LR à l’élection présidentielle.
Rappelons que la région a commandé 125 rames RER NG pour la ligne D et 130 pour la ligne E pour un montant de 3,75 milliards d’euros. Ces trains se caractérisent par une capacité plus élevée et sont compatibles avec un nouveau système de régulation qui devrait permettre d’augmenter la fréquence aux heures de pointe. Autant dire qu’elles sont fermement attendues par les utilisateurs.
Pénalités
Face à ce retard, Valérie Pécresse demande donc à la SNCF l’application immédiate des pénalités de retard prévues au contrat, soit 64 millions d’euros sur la tranche ferme des 71 premières rames, facturée 1,55 milliard d’euros.
Interrogé par BFM Business, Alstom explique que « plusieurs facteurs nous ont contraints à reporter la livraison des premiers trains, notamment la grande complexité technique de ce nouvel équipement, ainsi que l’intégration d’un nouveau système de signalisation, les évolutions du cahier des charges. charges pendant le projet et l’impact de la crise sanitaire sur la production, les campagnes de tests et nos fournisseurs ».
Le constructeur indique avoir atteint un nouveau planning : « Nous sommes déterminés à respecter ce planning et nous nous sommes organisés en conséquence ».
Olivier Chicheportiche Journaliste BFM Business