Les aînés sont contraints de se déplacer en 24 à 48 heures dans un CHSLD ou dans une ressource intermédiaire après avoir été suspendus pendant des années sur une liste d’attente, une pratique « dépourvue d’humanité » et dénoncée par le Protecteur du citoyen.
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Dans un dossier spécial publié jeudi, Marie Rinfret explique les difficultés que rencontrent les personnes âgées et leurs familles lors de leurs démarches pour trouver une place en hébergement permanent.
Elle écorche le ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS) d’exemples qui montrent la lourdeur et le manque de sensibilité du système à l’heure où « une étape cruciale de la vie se joue » pour certaines personnes âgées.
« Nous n’avions que quelques heures pour décider de placer notre mère, car le centre hospitalier voulait son lit pour d’autres patients », a déclaré un témoin anonyme interrogé. Une fois arrivés au CHSLD, nous avons remarqué que la chambre n’était pas tout à fait prête : il y avait encore des vêtements laissés par la personne qui occupait cette chambre jusqu’à tout récemment. «
« Manque d’uniformité »
Au 31 mars 2020, quelque 10 404 personnes attendaient toujours une place d’hébergement permanent et ignoraient leur rang sur la liste d’attente.
Selon le Médiateur, ce type de pratique « manque de considération » et constitue une forme de « déni de droits ».
« Même plus jeune, personne n’aspire à devoir déménager dans de telles conditions. C’est d’autant plus vrai lorsque vient le temps de quitter définitivement le domicile pour un milieu de vie de substitution au-delà de 80 ans », écrit-elle.
Dans son rapport, Marie Rinfret dénonce également le « manque d’uniformité » des pratiques d’attribution des places en hébergement permanent à travers le Québec.
Une enquête de longue haleine
Elle a fait 14 recommandations pour améliorer le système, notamment en offrant la possibilité de visiter des logements potentiels.
Il suggère également au MSSS d’adopter « un système de gestion des données unique, uniforme et cohérent concernant l’accès du public au logement ».
Dans le contexte où le Québec s’apprête à inaugurer des « Maisons pour aînés » à travers la province, le temps est venu de se demander : « qui aura accès à ces nouvelles ressources d’hébergement, dans quel délai et à quelles conditions ? », a déclaré Marie Rinfret.
Son enquête est basée sur l’analyse des plaintes et signalements concernant l’accès au logement qu’elle a reçus du 1er avril 2015 au 31 mars 2019, l’analyse des mécanismes d’accès des 22 CISSS et CIUSSS et un appel à témoignages de personnes âgées hébergées. personnes et leurs familles auxquelles 394 personnes ont répondu.