Après une campagne sur les chapeaux de roues, la droite ouvre mercredi matin le congrès qui désignera son candidat à la présidentielle, dans un scrutin de quatre jours qui s’annonce serré.
Michel Barnier, Xavier Bertrand, Eric Ciotti, Philippe Juvin et Valérie Pécresse assisteront au congrès du parti Les Républicains (LR) dont le vainqueur sera annoncé samedi à 14h30.
Le scrutin, électronique, se déroule en deux tours : le premier du mercredi 8h00 au jeudi 14h00 et le second du vendredi 8h00 au samedi 14h00 – la majorité des fédérations disposent également d’un vote physique point d’appui. Une conférence de presse suivra à chaque fois.
Côté pratique, le parti a tout fait pour sécuriser le processus, confié à la plateforme Neovote : « Chaque électeur doit fournir un numéro de portable, une adresse mail et une adresse postale pour pouvoir voter », rappelle le président de LR Christian. Jacob.
Le scrutin s’annonce très ouvert, chacun des quatre « grands » candidats pouvant prétendre au second tour, d’autant plus que l’approche du congrès a attiré de nouveaux adhérents. Au total 140 000 personnes pourront voter – loin des quelque 4 millions d’électeurs en 2016, mais il s’agissait alors d’une primaire ouverte où chacun, pour 2 euros et une profession de foi, pouvait voter.
Avant la fin de la campagne officielle, mardi soir, les candidats ont eu une dernière occasion d’exposer leurs programmes lors d’un débat télévisé et d’oublier l’irruption d’Eric Zemmour dans la campagne.
« Il n’a pas la stature pour rassembler les Français », a déclaré Xavier Bertrand, tandis que Michel Barnier estimait qu' »il nous faut du sérieux, de la dignité, du respect ». Valérie Pécresse s’est moquée de la « fièvre » de la polémiste d’extrême droite, qu’elle oppose à un droit « de retour ».
– Distancié par Macron et l’extrême droite –
Si cette candidature d’Eric Zemmour n’est pas une surprise, la date semble avoir été choisie à dessein pour interférer avec le scrutin LR, d’autant que le candidat identitaire tiendra un meeting dimanche au Zénith, au lendemain des résultats du congrès. .
La droite reste cependant en retrait dans les sondages pour la présidentielle, derrière Emmanuel Macron et l’extrême droite. LR espère que cette dynamique s’enclenchera une fois son candidat désigné.
A l’approche du scrutin, réunions publiques, interviews et annonces de soutien se sont multipliées jusqu’à mardi, chacun jetant ses dernières forces dans la bataille pour tenter de convaincre les indécis, chacun jouant sa carte : rassemblement pour Xavier Bertrand, compétence pour Valérie Pécresse, sérieux pour Michel Barnier, rupture pour Eric Ciotti…
Le quatrième et dernier débat a également été l’occasion de parler de leur programme au-delà de l’immigration et de l’insécurité qui ont dominé la campagne.
– Pas de différences « insurmontables » –
Michel Barnier a ainsi prôné une « grande politique familiale », Xavier Bertrand l’aide au logement pour les soignants dans les zones tendues, Valérie Bertrand le recrutement de 25 000 soignants, et Philippe Juvin l’obligation de passer un an dans les déserts médicaux.
« Il peut y avoir des divergences entre nous mais rien n’est insurmontable », a déclaré Michel Barnier, qui a critiqué à plusieurs reprises les propositions de Valérie Pécresse, sur le pouvoir d’achat qu’il compare à ceux de François Hollande, ou sur son « comité hache » contre la bureaucratie.
Sur l’économie, l’ancien négociateur de l’Union européenne pour le Brexit a voulu « réinvestir dans des entreprises stratégiques » via un fonds souverain, tandis que Xavier Bertrand, le seul à défendre la retraite à 64 ans (les autres en veulent 65), a repris la formule du « travail ». plus pour gagner plus » de Nicolas Sarkozy. Eric Ciotti a réitéré son projet de suppression des droits de succession.
Les candidats sont gardés silencieux jusqu’à l’annonce des résultats jeudi. Ils devront à nouveau se retirer jeudi à 23h59, jusqu’à ce que le nom du gagnant soit dévoilé samedi.